Darklight City
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 Enid Flanders

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Enid Flanders

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Enid Flanders


Féminin Nombre de messages : 320
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MessageSujet: Enid Flanders   Enid Flanders EmptyMer 23 Sep 2009, 00:36

[VAMPIRE]

° Nom[s]: Flanders [dernier nom d’emprunt connu. Nom d’origine : de Saint-Amont.]
° Prénom[s]: Enid [prénom toujours usuel. Prénom d’origine : Bérénice.]
° Surnom[s]: La Peste ou encore la Mioche. Les gens ont malheureusement un peu trop tendance à s’arrêter aux apparences…
° Date de naissance: 29 juillet 1557 (494 ans, et l’apparence d’une adolescente)

° Clan: Survivants -> Programme Shadow.

° Activité[s]: Dirigeante (Organisation générale de la survie , coordination des actions externes et d’autres petites choses que l’on qualifierait de sale boulot.)


°°‡•••‡°°


° Description Physique:
Il y aurait tant à dire sur un vampire plusieurs fois centenaire ! Oui, mais quand le dit vampire ne rentre pas dans les clichés ordinaires de la personne imposante au physique époustouflant… Non, Enid n’est pas vraiment remarquable. Son premier désavantage reste sa taille. C’est à peine si la vie lui a permit d’atteindre le mètre soixante, et sa carrure de poids plume n’arrange rien. Ce qui ne la rend pas totalement inintéressante pour autant.
Son physique offre toujours une impression de manque. Sa transformation précoce l’a piégée entre deux âges. A peine adolescente, pas encore adulte, ses hanches n’ont qu’à peine commencé à s’arrondir, sa poitrine n’a pris qu’un faible relief. C’est peut-être cette sensation d’inachevé qui la rend belle sous certains regards. Comme la grande majorité de ses congénères, elle est très pâle, ce qui lui confère d’autant plus un air fragile de poupée de porcelaine. Cependant, sa peau diaphane n’est pas dénuée d’imperfection. En effet, une grosse cicatrice lui barre le buste dans un mouvement diagonal, partant du flanc, poursuivant sa course entre ses seins pour s’arrêter à une dizaine de centimètres sous la clavicule. Ses cheveux ont continué à pousser, mais leur couleur reste difficilement déterminable. Ils devraient être noirs, quoiqu’ils semblent gris sous une lumière artificielle, ou alors avec quelques reflets bruns sous un ciel clair. En tous les cas, ils sont sombres, s’écoulent jusqu’au milieu de son dos et ne sont plus aussi bien soignés qu’à la belle époque, ce qui lui confère un faux air de sauvagerie vite gâché par ses traits.
Enid possède toujours cette arme redoutable qu’est un joli visage de jeune fille pure et innocente (quoique ni l’un ni l’autre de ces termes puisse décemment être accordé à la petite caïnite). Un nez fin, des lèvres juste pulpeuses comme il faut, des sourcils parfaitement dessinés et de longs cils ombrageant ses grands yeux sombres. Associé à ses membres fins, son visage a tendance à la rendre faussement angélique. D’ailleurs, en la regardant dans les yeux, peut-être que certains pourront sentir comme un étrange malaise, un décalage entre le physique et l’attitude. Bien que son iris droite soit très légèrement décoloré, révélant une teinte argentée quand l’œil gauche est d’un noir sans fond, ce qui pourrait surtout déstabiliser, c’est cette étrange sensation que sous le masque de l’enfant se cache une personne âgée.

° Description Psychique:
Voilà un sujet probablement intéressant. Nous n’en sommes pas encore au cas d’école, surtout qu’en presque cinq siècles, Enid est passée à peu près par tout les stades comportementaux en allant de l’ignorante touchante à la sociopathe qui en veut au monde entier jusqu’à la sage blasée qui désire se retirer du monde, sans oublier l’altruiste qui s’ignore délibérément. En fait, il existe beaucoup de façons différentes de considérer Enid. Mais chacune ne sera finalement que celle que vous aurez perçu, ou qu’elle aura bien voulu vous laisser percevoir.
Voici cependant un petit aperçu de la base essentielle de cet étrange personnage. Tout d’abord, ce n’est pas quelqu’un de foncièrement mauvais. Certes dans son existence, Enid a déjà eu le loisir d’agir comme la pire des ordures qui puisse exister, mais il n’en demeure pas moins qu’elle conserve une conscience (très lourde, d’ailleurs). De plus, il lui a bien fallu se rendre à l’évidence : toutes les méthodes, même les plus inavouables, sont bonnes quand il s’agit de protéger un certain nombre de personnes. Et tout bien considéré, y perdre son âme, ce n’est pas si cher payé, surtout étant donné la conjoncture actuelle.
Enid n’est pas quelqu’un de violent, ni particulièrement mesquine. De fait, à première vue, on pourrait même la qualifier de bonne poire. Polie, aimable, elle est toujours prête à aider autant que possible, négligeant sa propre santé si ça peut permettre à d’autre de vivre mieux dans l’enfer actuel. Mais il ne faudra pourtant pas attendre de sa part un subit élan de pitié si vous avez ouvertement affiché un comportement odieux (comprenez par là qu’il faut tout de même franchir quelques limites, comme le meurtre, la torture, et aucun regret pour qu’elle arrive à ce même stade de cruauté).
Voici pour les grandes lignes générales. A présent… Il est clair que les années ont laissé leur empreinte. Enid fait hélas partie de ce grand nombre de personnes blessées par la vie. Dire qu’avant le bombardement, elle avait cru en toute sincérité que la paix vaguement instaurée lui permettrait de se retirer définitivement du monde. Après tout, il existe peu de place pour des personnes qui se demandent parfois encore si ça vaut la peine de se battre. Mais les choses ont changé. Aujourd’hui, comme à l’époque de la création du Programme, Enid a relayé ses perspectives d’avenir idéal au fond d’une poubelle. Quoiqu’à présent, il est clair pour elle que tout ce pour quoi elle s’est battue pendant près de quatre siècles n’existera jamais.
Si vous deviez être à sa place, comment vous sentiriez-vous si tout ce en quoi vous avez cru, tout ce pour quoi vous aviez sacrifié votre vie, tout ce que vous avez aimé n’était qu’une vaste illusion qui venait tout juste de vous exploser à la figure ?
Vous aurez peut-être un très vague commencement d’idée de sa psychologie.


° Aptitudes au combat:
Contrairement aux idées reçues, Enid sait se battre. Elle est rapide, fiable, et particulièrement vicieuse. Étant donné sa carrure de crevette hémiplégique, il est évident qu’elle ne se contente pas de ça. Dès son arrivée dans l’immortalité, elle a vite compris que son physique allait être un désavantage conséquent. Il va sans dire qu’elle a rapidement été une élève studieuse quand il a fallu apprendre l’art de la télékinésie, mais à moindre puissance. A l’époque de la création du Programme, l’adolescente était surtout experte en fouille de mémoire, torture mentale et manipulation des pensées, ce qui lui avait valu la confiance de Whitefield. Quand elle a quitté le terrain, elle a cessé de réellement se perfectionner. Mais depuis le bombardement, ses capacités psioniques ont comme gagné un second souffle. Autant dire qu’à pleine puissance, Enid est plus que redoutable. En même temps… Quand on est aussi chétive qu’elle… Il faut bien compenser quelque part.


Dernière édition par Enid Flanders le Jeu 24 Sep 2009, 01:40, édité 1 fois
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Enid Flanders

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MessageSujet: Re: Enid Flanders   Enid Flanders EmptyMer 23 Sep 2009, 05:30

°°‡•••‡°°


° Historique:

°°‡ Fiat Lux ‡°°


En l’an de grâce 1557, lors d’une nuit orageuse de juillet, je vins au monde dans une famille de petite noblesse du nord de la France.
Est-ce utile de parler de ma famille ? Après tout, son nom a depuis longtemps sombré dans l’abîme de l’oubli. Plus précisément depuis cette nuit maudite…

Mais revenons à mon histoire. Car c’est bien pour la connaître que vous lisez ces quelques lignes, je suppose. Aussi vais-je éviter de m’égarer. Donc, c’est lors d’une nuit de juillet que je vins au monde. J’étais la troisième enfant d’une famille noble mais peu influente. De celles qui œuvrent dans l’ombre sans jamais marquer l’Histoire de leur nom. Mais qu’importe, elle demeure dans ma mémoire et c’est pour moi le plus important.
On me baptisa peu de temps après ma naissance. Bérénice était le prénom que mes parents avaient choisi. Un prénom que mes frères aînés se plaisaient à citer avec fierté en présentant le poupon joufflu que j’étais.

Il est de coutume de parler un peu de l’enfance, à plus forte raison si elle fut merveilleuse, alors laissez-moi parler de ceux qui furent les premiers dans mon cœur… Il y eut ma mère, grande dame par ses manières, sainte par son caractère. Douce et aimante, elle portait le prénom d’Iseult. Un prénom ancien mais noble, reflétant ce qu’elle dégageait. Ce fut elle qui m’inculqua les principes de la vie. Avec elle j’apprenais la broderie, la lecture, la discussion à tenir selon notre rang. Une femme extraordinaire.
Il y avait également mon père, Christophe, brave homme également, plus intéressé par la vie politique de la Cour que par sa famille, mais il n’en était pas moins un homme d’honneur et un père aimant.
Et surtout, il y avait mes frères, Amédée et Constantin. Ce dernier était l’aîné. J’avais avec lui six années de différence. Il était la sagesse même, amoureux de la politique et de la religion. Il se destinait à faire des études de théologie. Amédée, le cadet, n’avait que deux années de plus que moi. Il était l’artiste, celui dont les doigts faisaient murmurer les anges sur le clavecin de notre Manoir de campagne. Il étudiait la musique avec avidité et aspirait au métier de compositeur.
Une famille parfaite, priant à l’église tout les dimanches, honorant les préceptes du Seigneur. N’était-ce pas ainsi qu’il fallait vivre ? Mère se vouait aux œuvres de charité, Père haïssait la corruption et défendait les nobles causes, mes frères et moi-même vivions en paix dans l’exemple de nos parents.

Puis vint ce jour étrange où le mariage Royal devait être célébré. Henri de Navarre, protestant, devait épouser Marguerite de Médicis, catholique. Quelles n’ont pas été les rumeurs et les malédictions prononcées à l’encontre de ce mariage ! Et pourtant… Père défendit Monseigneur de Navarre. Car s’il est vrai qu’il s’écartait des paroles divines, il n’en demeurait pas moins croyant. Mauvais parti que prit mon père ce jour-là.
Comme il l’était des convenances, nous partîmes pour Paris, afin de faire, comme une grande partie de la noblesse, acte de présence à ce mariage. Une demeure plus modeste nous appartenant dans la Cité fut notre point de chute, et également le lieu de la mort des miens.

Je n’oublierai jamais ce cri, celui qui me réveilla cette nuit d’août 1572. Dans ma chemise de nuit blanche, je me suis levée en toute hâte. Ma chambre était baignée d’une lueur rougeâtre inquiétante, et il me fallu tout mon courage pour oser contempler depuis ma fenêtre les flammes qui s’élevaient dans la ville.
Puis ce furent les pas dans le couloir, des bruits de courses affolées, des plaintes, des gémissements. J’ouvris la porte au moment où l’une des femmes de chambre passait devant celle-ci sans même m’accorder un regard. Mais quel regard pouvait-elle avoir pour moi ? Ses yeux n’exprimaient que terreur. Elle poursuivi sa course à ma plus grande stupeur. Et ce fut là que j’ai regardé…
Portant mon attention sur le lieu d’où elle venait, je vis mon frère, Constantin, dans sa robe de chambre tâchée de sang. Il était sur le sol, gémissant des mots ensanglantés alors qu’un parfait inconnu plongeait l’extrémité de sa lance dans son corps. Puis relevant un peu plus les yeux encore, j’aperçu plus loin dans le couloir d’autres personnes, l’une d’elle tenant fièrement de son poing rouge de sang la tête de mon père.
Il y eut encore ce cri, horrible, effrayant. Mais je crois que c’était moi à ce moment-là car ils ont tous sans exception levés la tête dans ma direction. Que faire ? Au lendemain de mes 15 ans, plus vraiment enfant mais encore si loin de l’âge adulte, j’ai fui. Mes jambes m’ont portées, loin dans le couloir, vers cet escalier dérobé. Je me souviens avoir dévalé les marches, atteint le couloir du rez-de-chaussée, couru sur quelques mètres pour m’apercevoir que la sortie aussi était bloquée. Aucune échappatoire, aucune possibilité, et puis la fenêtre que je n’ai pas pris la peine d’ouvrir pour atteindre la ruelle. Je ne me souviens même pas de la douleur du verre transperçant ma chair, ni même des pavés froids sous mes pieds nus. Mais je me rappelle le métal traversant ma poitrine. J’avais pourtant cru leur échapper, mais c’était sans compter sur le massacre qui avait également lieu à l’extérieur. Il était pourtant si jeune celui qui tenait la lance ! Le même âge qu’Amédée je suppose. Mais ce cri de joie qu’il a poussé en me voyant tomber au sol… C’est sans doute cela qui m’a le plus marqué cette nuit.
J’ignorais ce qui avait poussé la Cité à devenir folle, ce qui avait poussé les gens à s’entretuer. Je sais juste qu’il a cru à ma mort, qu’ils y ont tous cru et m’ont laissé me vider peu à peu de mon sang sur les pavés.
Mais je vivais toujours… C’est étrange comme même lorsque l’on a tout perdu, on conserve cette volonté de vivre, n’est-ce pas ? Alors j’ai rampé, mes jambes ne me portaient plus. J’ai rampé jusqu’à cette petite ruelle où personne ne passait, et me suis appuyée dos contre un mur, convaincue de pousser mes derniers soupirs.

<<Il y a encore quelqu’un en vie, là-bas ! >>

Bien, ils allaient abréger mes souffrances, j’allais pouvoir reposer auprès de notre Seigneur, mais… Je ne me souviens plus très bien, ma vue était brouillée. Il y eut un autre cri, de surprise celui-ci. Une grande forme noire arriva devant moi, m’empêchant de voir ce qui se passait. Puis tout sombra complètement. Il y avait juste cette voix dans ma tête, celle qui me demandait si je voulais vivre. Savez-vous que lorsque l’on a quinze ans, on se rend compte que la mort nous fait peur ? Oui je voulais vivre. Je ne me souviens pas avoir prononcé ces mots, mais je me rappelle l’avoir pensé fort, si fort ! Et puis la douleur a brutalement disparu…


°°‡ Alea Jacta Est ‡°°


J’ignore exactement combien de temps je suis restée plongée dans les ténèbres. Il m’a semblé avoir rêvé. Rêvé que quelque chose me transportait, m’élevait dans les airs. Et puis cette sensation dans la gorge, un goût cuivré, déplaisant que j’étais pourtant incapable de recracher. Je crois que c’est à peu près tout ce qui m’a effleuré pendant ce long sommeil. Mes yeux se sont ouverts sur une pièce étrange, une chambre de petite taille. Les rideaux étaient tirés, aucune bougie n’éclairait l’endroit et pourtant j’y voyais comme en plein jour ! Je me suis redressée, lentement, une douleur me transperçant le cœur me fit y porter la main pour constater qu’un bandage entourait ma poitrine sous cette chemise que je ne me souvenais pas avoir jamais eut. Une chemise d’homme. Je me suis levée, j’ai fait quelques pas hésitants. La tête me tournait encore un peu. Je me suis approchée de la fenêtre, j’ai écarté les rideaux. Le décor meurtri de Paris sous la pleine lune a quelque chose d’effrayant voyez-vous. Mais ce n’est pas cette vue qui m’a fait sursauté. Ce fut cette voix non loin de moi.
<<Bien dormi chère enfant ?>>
J’ai cru défaillir. Mon cœur fit un bond, élançant à nouveau cette douleur suffisamment violente pour troubler mon regard et me couper les jambes. J’avais pourtant crue être seule dans la pièce, de même qu’il m’avait semblé par la voix qu’il était à l’autre bout de la salle alors qu’à la seconde qui suivait, son bras entourait ma taille pour m’empêcher de tomber. Il était rapide… Rapide et silencieux.
Qui était-il ? Cette question doit vous brûler les lèvres, n’est-ce pas ? Et bien sachez que je ne m’attarderai pas trop sur cet épisode de mon existence. Qui aime ressasser les souvenirs douloureux ? Personne je suppose.
Il se faisait appeler Abel, et il fut à la fois mon sauveur et mon bourreau. Il me fit porter attention sur mon cœur, si douloureux, et qui pourtant battait encore malgré la lame qui l'avait transpercé. Bérénice était morte, ainsi venait au monde Enid. Aujourd’hui j’ignore encore ce qui m’a valu la chance ou la malchance d’être sauvée alors qu’il avait dû exister cette nuit là tant d’âmes à secourir.

J’ai été choquée de découvrir que je n’appartenais plus à l’espèce humaine. J’ai haït Abel pour cela. Tellement haït que j’ai cessé de compter le nombre de fois où, alors qu’il était plongé dans le sommeil, j’ai levé une lame au-dessus de son cœur, prête à le transpercer. Pourtant, jamais je n’ai pu achever ce geste. Jamais non plus il ne m’a maltraitée, bien loin de là. Il m’a protégée, m’a appris à survivre, puis à vivre. Après tout, ne m’avait-il pas accordé mon souhait ? Dans cette ruelle, je ne voulais pas mourir. Il m’a empêché de disparaître et a pansé les plaies de mon corps et de mon âme, consolant mes nuits de pleurs lorsque le souvenir de ma famille revenait me hanter. Il n’a toujours été que bonté et tendresse à mon égard. A tel point que de la haine farouche, je suis passée à l’amour dévoué. Et de camarades de la nuit nous sommes devenus amants passionnés. Nous nous sommes aimés ainsi pendant prêt de deux siècles. Les deux plus merveilleux siècles de mon existence. Et puis une nuit, il disparu. Et de lui ne me restait plus que quelques cendres que je dispersai aux quatre vents et une haine démesurée pour les responsables. Maudits chasseurs, humains sans scrupules. Je les ai traqués, je les ai attrapés pour leur plus grand malheur. Entièrement dominée par la haine, j’ai cultivé l’horreur dans leur cœur à tel point qu’ils gémissaient et pleuraient à mes pieds des supplications humiliantes. Dégoûtée de leur meurtre ignoble et de ma propre attitude, je les ai laissé partir. Après tout le temps aurait bien raison de leur existence… Le décor parisien me devint douloureux. Paris, Cité maudite, tu m’as fait briller le bonheur et me l’a ensuite ôté.

J’entrepris un long voyage. Jamais je n’avais pris la peine de réaliser que le monde était aussi grand. Mais plus que la curiosité, c’était la nécessité de reconstituer ce qu’il restait de mon cœur brisé qui me poussa au départ. Je réalisais mes erreurs, mes emportements. Je ne valais guère mieux que ceux qui avaient détruit ma famille, ni même ceux qui m’avaient volé mon amour. Les humains sont contradictoires dans leurs préceptes, mais finalement c’est le cas de toute créature dotée de cette horrible chose qu’est la raison. Plus d’une fois je voulu m’abandonner à la folie, ou même à la mort, mais j’ai toujours été trop faible. Lamentable, n’est-ce pas ?

Toujours est-il que ce fut lors de mes voyages que je réalisai bon nombre de choses. L’Europe, l’Asie, l’Afrique également. Jamais je ne me suis lassée de ces changements de décors. Et bien qu’il fût surprenant d’entrevoir, quel que soit le pays, une jeune fille d’une quinzaine d’années seule, nul ne m’a jamais posé de question. Quelque part, c’était mieux ainsi. Ma vie s’écoula dans la solitude pendant une vingtaine d’années. Parfois, il n’y a que dans un certain isolement que l’on trouve la force nécessaire à soigner les blessures de l’âme et du cœur. Et ainsi, je me rendis compte que les années n’apportaient ni connaissance ni sagesse. J’en ai appris tellement plus en vingt ans de voyages qu’en deux cents ans d’amour passionnel.
Quelque part, c’est plutôt cruel, ne trouvez-vous pas ?

Puis je revins dans l’ouest européen. Se morfondre dans un passé qui n’est plus est inutile. Aussi repris-je un semblant d’existence normal. Je côtoyais ici ou là mes semblables caïnites, les seuls à ne pas me considérer comme une enfant. Après tout mes quinze ans étaient depuis longtemps révolus, malgré les apparences. Ralliant les groupes de penseurs philosophes plutôt que les clans avides de pouvoir, je me fis quelques amis, dont un de mes aînés qui se faisait appeler Lord Whitfield. Ce ne devait sans doute pas être son nom à l’origine, mais qu’importe. N’avons-nous pas d’une manière ou d’une autre changé nos identités ? Moi-même ne me faisais plus appeler Bérénice, mais Enid. Quant au nom de famille que j’employais, il changeait assez régulièrement en fonction de l’endroit où je me trouvais.
J’ai trouvé en Lord Whitefield l’exemple paternel qui m’avait été volé trop tôt. Curieuse d’en apprendre plus à ses côtés, de découvrir un peu ce qui rendait un homme sage, je suis restée proche de lui, jusqu’à-ce que, partageant avec moi ses rêves d’un monde où les immortels n’auraient ni à s’affronter entre eux, ni à se terrer dans la peur pour survivre. Il disait que le Nouveau Monde était une opportunité formidable. L’humanité se complaisait dans des visions d’avenir et oubliait peu à peu les vieilles légendes qui assuraient quasiment notre perte. Mais quand l’heure du départ a sonné, j’ai été incapable de quitter l’Europe. Trop d’appréhensions, trop d’hésitations. Il me fallait tirer définitivement une croix sur le passé pour aller de l’avant, alors je suis retournée à Paris. Quelques mois. Il ne m’en a pas fallu plus pour affronter ce qui parfois me hantait encore Une rose fut déposée sur le parvis de Notre-Dame pour Abel, une autre sur le seuil d’une école qui autrefois avait été la demeure qui avait vu périr ma famille, puis une lettre de Whitefield brisa mes dernières craintes et j’embarquai à mon tour pour le Nouveau Monde, presque une trentaine d’années après lui…


°°‡ Ad Mari Usque Ad Mare ‡°°


Mes sentiments étaient cruellement partagés à l’époque. Tant d’espoirs… Et tous brisés par une meute de loups qui se trouvaient sur place. Comment deux groupes distincts d’immortels avaient pu entrer en conflit en un seul endroit alors que le continent était si vaste ? Le lieu n’était pas sans charme. Encore loin des colonisations, isolées des vieilles légendes, propices à la création d’une société façonnable… Ni les vampires ni les lycans n’allaient céder quoi que ce soit.
Encire jeune et incertaine, j’ai décliné l’offre de Whitefield qui désirait que je rejoigne le groupe qu’il était en train de former. Coecaedes voyait peu à peu le jour, et moi, je préférais me mêler aux mortels et mener une vie protégée par l’ignorance des combats qui avaient lieu dans l’ombre, ce que mon ami a parfaitement accepté. Je n’ai pu qu’être témoin de sa décadence quand, emporté par la sécurité et l’ambition, certains vampires ont choisi d’écarter celui qui fut leur guide pour mener le groupe au gré de leurs envies les plus inavouables. Combien ce conflit a-t-il tué d’immortels ? Beaucoup trop. J’informais rapidement Whtitefield que ce relent de criminalité allait nécessairement finir par attirer l’attention. Des cadavres se cachent ou peuvent disparaître, mais dissimuler toute une guerre… C’est à ce moment-là qu’il me demanda de réunir quelques indépendants. Vampires et lycans, mêmes des humains de confiance dans le Secret s’il le fallait. Là où Whitefield ne pouvait se permettre d’enquêter sans être repéré, moi je le pouvais, étant indépendante et donc royalement ignorée des deux partis trop occupés à se taper l’un sur l’autre. Je ne m’attendais pas à ce qu’un si petit regroupement de personnes en vienne é découvrir un complot d’une telle ampleur. Whitefield lui-même fut quelque peu surpris du dossier que je lui remis et des conclusions qui hélas s’imposaient. D’espions, nous sommes devenus assassins, et le Programme demandé par Whitefield continua à s’étendre, jusqu’à supprimer la pire menace : nos propres semblables trop aveuglés par l’ambition pour penser au Secret. L’œuvre accomplie, le Programme semblait voué, à mon grand soulagement, à la dissolution. Ce fut l’arrivée des troupes anglaises qui coupa court à cette bonne volonté. Pour une nuit, les membres du Programmes ont, dans l’ombre, coordonnés lycans et vampires dans une bataille qui n’a pu que se solder par notre victoire. Les quelques hautes sphères au courant tinrent à ce que les Ombres continuent d’exister afin de protéger le secret et de couper court à toute tentative de complot avant qu’elle n’atteigne de trop grande proportion.

Je suppose que Whitefield a réalisé ce qu’il avait indirectement créé. Un groupe qui a tout les droit, que nul ne peut arrêter parce que nul ne le connaît. Un regroupement qui décide de ce qui doit être épargné ou éliminer pour le bien de la majorité. Des assassins qui suivent un certain code de conduite mais qui n’en demeurent pas moins des meurtriers. J’imagine que c’est pour cette raison qu’il m’a avoué vouloir prendre ses distances avec Dell of Liberty nouvellement renommée DarkLight City. J’ai accepté ce qui deviendra sa dernière requête en rejoignant finalement Coecaedes tout en œuvrant en double pour le Programme. Inutile de préciser que ma rapide nomination au Cercle a suscité quelques interrogations. Mais il valait mieux pour tout le monde que l’ont croit à une promotion canapé à défaut d’une installation plus perverse d’un système de sécurité épiant la vie privée et distillant le passé de tout immortel au sein de la ville.

Les siècles qui suivirent apportèrent leur lot de petits problèmes en tout genre. Mais grâce au Programme et aux bonnes volontés des dirigeants des deux groupes devenues de véritables entreprises. Moi qui était plutôt experte en enquête, j’ai dû me apprendre des choses dans d’autres domaines. Économie, politique, profit… Heureusement j’avais l’éternité devant moi, à quelques détails prêts. J’ai dû laisser tomber en partie le terrain pour me concentrer sur des tâches plus calmes en apparence sans pour autant me priver de passer de l’adolescente qui jouait de son apparence jeune à la femme d’affaire en tailleur et coiffure stricte. Il m’arrivait toujours de voyager, fréquemment de déménager, et surtout de changer de nom de famille afin que personne ne remarque cette enfant qui traînait dans un bâtiment d’entreprise sans jamais finir de grandir. Au gré de mes escapades, j’ai recherché Whitefield, ne serait-ce que pour prendre des nouvelles, savoir ce qu’était devenu celui qu’encore aujourd’hui beaucoup de caïnites considéraient comme un père et un guide. Mais je revenais encore et toujours sans la moindre information à son sujet. Pour ce qui était de la discrétion, il était encore mon maître à cette époque.
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MessageSujet: Re: Enid Flanders   Enid Flanders EmptyMer 23 Sep 2009, 05:32

°°‡ Abusus Non Tollit Usum ‡°°


Je ne suis pas particulièrement fière de ce que j’ai pu faire pendant ces quelques siècles. Mais ma meilleure arme avait toujours été cette apparence qui me rendait inoffensive au regard des autres. Je dois bien avouer que je m’en suis servie à outrance pour obtenir les informations que je désirai quand j’en avais l’utilité ou pour m’entourer des personnes les plus dignes de confiance. Une sale manipulatrice ? Aujourd’hui je devrais avoir honte de l’avouer, mais ce fut bel et bien ce que j’ai été, et ce que je suis encore très probablement. Il est tellement facile de donner un petit quelque chose à quelqu’un, pour laisser cette personne croire que l’on sera toujours là pour elle alors qu’au final, c’est elle qui est toujours là pour moi. Je n’avais que ça à l’époque. Coecaedes, le Programme, et le Secret. Et pour ces trois choses, j’ai tout donné, avec plus ou moins de succès. L’œuvre de Whitefield se poursuivait sans lui, et les immortels n’étaient définitivement plus que des légendes sur lesquels des artistes créaient des histoires à faire frémir les plus jeunes ou les plus impressionnables.
La surveillance des immortels était presque devenue une routine. Le Programme s’était d’ailleurs développé bien au-delà des limites de la ville. Les enquêtes sur les immortels de DLC étaient presque devenu une routine et j’ai commencé à m’y remettre, plus par crainte de perdre l’habitude du terrain que par réel engagement. C’est pendant l’une de ces enquêtes que j’ai rencontré Tenios, un vampire qui venait de récupérer un bar connu en ville pour être un repère à prédateurs. Nous nous sommes bien entendus à ce moment-là, et encore aujourd’hui j’ignore si je dois regretter ou non ce que j’ai fait à cette époque-là. Comme je l’avais tant fait autrefois, j’ai voulu me servir de lui, mais les circonstances ont changé peu à peu ma vision des choses. Était-ce la paix plus ou moins stable à présent et l’assurance que le Secret était en sécurité avec les Ombres qui m’ont poussée à oser percevoir un semblable comme autre chose qu’un simple allié ? En tous les cas, c’est à cette période-là que j’ai laissé ma défense morale si efficace s’effriter. Dire que j’avais cru que certains actes passés ne rattraperaient jamais le présent. Depuis Whitefield, jamais je n’avais réellement considéré qui que ce soit comme un ami sincère, jusqu’à Tenios. Puis les années ont suivi leur court et d’amis nous sommes devenus amants. Ce fut peut-être là mon erreur. A l’époque, tout comme aujourd’hui, je tenais trop à la liberté pour accepter qu’il puisse y avoir autre chose qu’une profonde amitié malgré des actes contradictoires. Nous nous comprenions, sans doute parce que nous avions l’un comme l’autre perdu des êtres si chers que la vie sans eux nous semblait fade. Quelque part, j’aurais préféré que notre liaison n’en reste qu’à ce stade où nous sommes présents l’un pour l’autre au besoin sans jamais avoir réellement la nécessité de nous impliquer au point d’y perdre quelque chose. Malheureusement pour nous, il semblerait que notre complicité ait finit par se modifier avec le temps. Je ne saurais dire avec exactitude quand ce que je croyais être une manipulation s’était transformée en amour. Je sais juste que j’ai voulu le nier, pendant un temps, faisant comme si de rien n’était.

Puis j’ai rencontré Lisa. Ma Lisa. Jamais encore qui que ce soit n’avait réussi à s’approcher suffisamment prêt de moi pour me dérober quoi que ce soit. Mais elle, elle avait réussi. Une simple enfant des rues qui a su utiliser contre moi le même genre de piège d’illusions que j’ai si souvent employé sur d’autres. Il m’était impossible de l’ignorer. Cette petite avait du potentiel, et ce n’était certainement pas dans une ruelle mal famée de la ville qu’elle allait pouvoir l’exploiter. Jamais encore je n’avais montré autant de détermination à venir en aide à un être humain. Et jamais je n’ai regretté mon choix. Lisa était parfaite. Elle l’est encore aujourd’hui. Mon seul remords est de l’avoir à jamais piégé dans un monde qui aujourd’hui n’a plus rien en commun avec le rêve de Whitefield.

Pauvre Whitefield… Quelques années plus tard, son cadavre a été retrouvé ici même, à DLC, sans que personne au sein du Programme ne se soit rendu compte de son retour. Hélas, avec lui, d’autres vieux fantômes bien plus déplaisants sont apparus. Ceux qui indirectement avaient été la cause de la naissance des Ombres étaient revenus sans que l’on sache comment. Et leurs actes pour se manifester ont soulevé l’intérêt de quelques personnes, au sein de Coecaedes et de Noctiluca. Une situation délicate ? Non. Je n’y ai vu qu’une opportunité. La merveilleuse opportunité pour moi de mettre à l’épreuve ceux qui allaient me permettre de prendre une retraite bien méritée. Manipulations, mensonges et meurtre, j’étais fatiguée de me prendre pour ce que je n’étais pas. Mon attention s’est immédiatement tournée vers un vampire nouvellement arrivé en ville, mais dont le passé le rendait indispensable au Programme : Lyonnel Célébrindal. Malgré quelques imprévus, nous avons réussi sur tous les plans. Les Lunes ont été définitivement exterminée, Iwa a accepté ce passé que Whitefield m’avait demandé de scellé plusieurs siècles plus tôt, et Lyonnel héritait de la tête du Programme. En parallèle, Lisa montait en grade, dépassant même mes espérances en acceptant d’accéder à l’immortalité, devenant ma fille à part entière, même si notre différence physique nous fait encore plutôt passer pour des sœurs. Et Tenios… J’aurais dû le perdre à ce moment-là, lui qui avait vu réapparaître aussi un spectre du passé. Qu’aurais-je pu faire face à son amour retrouvé ? Je m’étais tout naturellement éclipsée, coupant purement et simplement les ponts sans penser une seconde qu’il puisse choisir de me revenir. Le destin connaît souvent de bien étranges revirements, non ?

Mais d’autres ennuis émergèrent. Le genre de problèmes dont je ne pouvais décemment plus me mêler, n’appartenant plus aux ombres. Mais c’était plus fort que moi. Suis-je donc réellement une manipulatrice d’une curiosité malsaine ? J’avais une bonne excuse quand une amie chère mon cœur s’est retrouvée dans la liste des victimes. Elenia, jeune serveuse débordante de vie malgré une existence qui ne s’était jamais montrée tendre avec elle. Il a fallu que tout s’arrête pour elle, en une seule nuit, sur une mauvaise rencontre avec un tueur en série. Tenios était effondré, lui qui venait de perdre celle qu’il avait toujours considérée comme sa fille. Je ne pouvais que le soutenir. Comment aurais-je réagit si ce monstre s’en était pris à mon adorable Lisa ? Aurais-je été aussi soumise que cela à une rage sans limite ?
Sur sa demande, j’ai aidé Tenios à accéder aux informations du Programme sur le tueur. Mais je ne m’attendais pas à ce que le gros des révélations nous soit servi sur un plateau par les médias. Je me souviendrai toujours de l’élan de panique qui s’est emparée de moi alors qu’un collègue m’avait sommé par téléphone d’allumer la télévision. Une vision d’horreur. Le Secret révélé au grand jour. C’était impossible. Comme beaucoup de mes semblables, j’ai d’abord pensé que cet écart serait sans conséquences majeures, que les humains ne croiraient pas e l’existence des immortels, et que la vie reprendrait son court. Mais il y avait tant d’arguments… Semaines après semaines, les journaux, la télévision et internet offrait de nouvelles preuves, des faits indiscutables, des choses qui pourtant étaient cachées depuis des siècles. Et l’Ordre du Temple s’est montré au grand jour. Dire que j’avais cru cette organisation disparue bien avant ma naissance, mais ils existaient bel et bien et récupéraient à présent les fruits de leur plan soigneusement travaillés dans l’ombre, sous notre nez. J’ai immédiatement demandé à réintégrer le Programme. Au moment de l’évacuation de la ville, tiraillée entre le choix d’aller me mettre à l’abri dans les sous-sols et poursuivre Tenios à l’extérieur afin de trouver l’assassin par qui tout était arrivé, j’ai pris l’option la plus irraisonnée. Les larmes aux yeux, j’ai fait la dernière annonce de Coecaedes. Si Lisa n’avait pas été là pour me soutenir, j’aurais fondu en larmes, incapable de faire quoi que ce soit.

Mais je suis sortie, abandonnant tout derrière moi. Le monde pour lequel je m’étais battue toutes ces années venait de s’effondrer. A quoi bon agir avec réflexion dans ces instants ? Tenios voulait sa vengeance, je voulais des réponses autres que celles distillées par les médias. Mais de l’assassin nous n’avons retrouvé à l’aube qu’un cadavre froid et une généticienne anéantie. Je n’ai même pas eu le réflexe de retenir Tenios quand, aveuglé par sa douleur, il s’est jeté sur la louve pour la mettre en pièce. Elle n’a même pas résisté, et je suis restée figée devant ce spectacle. Ce n’est que lorsque j’ai entendu le bourdonnement sourd et lointain des bombardiers que j’ai réalisé que nous étions exposés.
La suite n’est plus qu’un vague fouillis dans ma mémoire. Je sais que j’ai voulu le sortir de sa rage pour le pousser à se mettre à l’abri. Mais le reste… La marque que je porte sur le buste et le bras de Tenios prouve mon incapacité à veiller sur ceux que j’aime. Dans ma vision floutée, je revois l’imposante plaque de béton s’effondrer sur lui. Le reste n’est plus qu’un gouffre sans fond dans lequel je me suis perdue. Un coma, paraît-il. Plusieurs semaines, d’ailleurs. Pour moi, ce passage a duré une éternité. Il n’y avait rien de reposant, juste la douleur perpétuelle, la sensation que quelqu’un s’amusait à décomposer chaque parcelle de mon cerveau pour le martyriser. La douleur physique a été salvatrice et je m’y suis accrochée, jusqu’à rouvrir les yeux sur le plafond grisâtre de l’abri de Coecaedes.


°°‡ Abyssus Abyssum Invocat ‡°°


Ils ont tous tant donné pour aider à la survie ! Lisa qui a été présente pour organiser les premiers jours qui ont suivit le bombardement, Lyonnel pour la sauvegarde des immortels, Funébria pour sa manière de surmonter la mort de sa mère afin de veiller sur cette meute devenue sienne, Tenios d’avoir été à mes côtés. Les premiers temps ont été durs. Les rafles fréquentes de l’armée faisait souvent des morts dans nos rangs encore mal arrangés, mais rapidement la balance a penché en notre faveur et, si bien entrainés qu’ils fussent, de simples humains se retrouvaient vite limités face à des immortels. Seulement voler du sang à des soldats et se nourrir d’eux n’était pas suffisant pour le nombre que nous étions et les réserves de bases de Noctiluca et Coecaedes se sont vite épuisées. Combien de fois les agents du Programme ont dû faire face à la violence et au désespoir ? Combien des nôtres ont succombé à la soif et à la famine ? Combien d’immortels pourtant si rares à présent avons-nous dû tuer pour épargner la majorité ? J’ai définitivement renoncé à tout bon sentiment.
A défaut d’un rêve, je n’ai plus que le travail dans lequel je me jette corps et âme pour essayer d’oublier ce mélange d’émotions qui me torture à chaque fois que je veux fermer les yeux. L’image de Tenios qui refuse de se laisser soigner me renvoi à mes erreurs. Pendant de nombreuses années je me suis montrée égoïste au point de vouloir donner à d’autres ce travail honteux dont je ne voulais plus.
Si j’avais pu convaincre Whitefield de rester autrefois, aurait-il permis aux Ombres de relâcher leur garde ? Aurions-nous pu empêcher les templiers de refaire surface ? Si je n’avais pas incité Lyonnel à prendre ma place, se sentirait-il moins coupable d’une erreur qu’il n’a jamais commise ? Si je n’avais pas voulu former Lisa pour qu’elle me remplace un jour, aurait-elle pu quitter la ville et mener une vie en paix quelque part ailleurs que dans cet enfer ? Et si je n’avais pas commis ce mauvais choix, si j’avais convaincu Tenios de se mettre à l’abri au lieu de se lancer dans une chasse, aurait-il perdu l’usage de son bras ? Aurait-il eu à souffrir de remords supplémentaires ? Et tous ces immortels qui se terrent et survivent tant bien que mal dans les vestiges d’une ville constamment menacée, auraient-ils pu avoir une existence apaisée, sans avoir à perdre quoi que ce soit d’important à leurs yeux ?

La seule chose que je puisse faire à présent, c’est donner tout ce que je peux.

°°‡ Mea Culpa ‡°°



°°‡•••‡°°


° Autre: Au premier regard, il semblerait qu’Enid porte un bijou à son poignet gauche. Il s’agit en fait d’un chapelet en argent et or blanc.

° Rang: Aucune idée. J’y réfléchirai plus tard. XD


Dernière édition par Enid Flanders le Jeu 24 Sep 2009, 01:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Enid Flanders   Enid Flanders EmptyMer 23 Sep 2009, 12:01

Tout simplement superbe cette fiche ! Ca valait le coup que tu y passes la nuit. :)
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MessageSujet: Re: Enid Flanders   Enid Flanders EmptyMer 23 Sep 2009, 13:25

*Dead* Trois heures de sommeil dans les dents. Mais c'est fait! \o/

Allez, plus qu'une.
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