Darklight City
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 Juliette Thessalie

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Juliette Thessalie

Boule de poils
Boule de poils
Juliette Thessalie


Féminin Nombre de messages : 88
Date d'inscription : 14/03/2009

·Fiche Informative·
Race  : Lycan
Activité  :
Etat de Santé  :
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MessageSujet: Juliette Thessalie   Juliette Thessalie EmptyMer 16 Sep 2009, 20:47

[LYCAN]

° Nom: Thessalie
° Prénom: Juliette
° Surnom: Juju
° Date de naissance: 3 Juin 1988 (63 ans)

° Clan: Survivants

° Activité[s]: Touche à tout, aide là où c'est nécessaire


°°‡•••‡°°


° Description Physique / Description Psychique:

« Ce qui est petit est joli », dit-on. Et donne envie d'être protégé. A fortiori quand la petite chose est une adorable jeune fille au visage d'un doux ovale et au sourire facile, aux yeux bruns pétillants de malice et à la longue crinière d'un marron presque noir.
Notez que n'importe quelle jeune fille dotée de ces grands avantages pourrait aussi bien être terne et fade, et ne pas faire frémir un épileptique. Mais Juliette, elle, possède la vie. Son pas à la fois énergique et décontracté, son sourire ironique et sa voix claire ont vite fait de décourager les éventuels protecteurs, car il ne faudrait pas s'y tromper : Juliette n'a jamais eu besoin de personne.
Consciente des dangers qu'une grande ville peut présenter pour une jeune femme seule, elle tente en général de ne pas porter des tenues trop provocantes – ce qui a toujours été un échec lamentable, le moindre sac à patates devenant seyant lorsqu'elle le porte. Les talons sont bannis de sa garde de robe, hormis une paire d'escarpins vernis qu'elle n'a porté qu'une fois dans sa vie - il lui arrive encore de montrer la cicatrice de son ampoule au talon lorsqu'elle a un coup de trop dans le nez.
Ses yeux ne reflètent strictement rien, si ce n'est le regard abruti de celui qui tente d'y lire quelque chose : après tout, depuis quand déchiffre-t-on le caractère des gens dans leur pupilles ? Une autopsie serait plus révélatrice, du moins à ce qu'en pense Juliette.

Parce que Juliette est comme ça : très pragmatique, pas poétique pour un sou. Enfin, façon de parler, parce que fauchée comme n'importe quelle étudiante indépendante, elle se mettrait à vous réciter tout Baudelaire pour une consommation gratuite dans un bar, pourvu qu'il ne soit pas trop glauque.
Somme toute, si l'on oublie son passé étrange, c'est une personne des plus normale, sensée et intelligente, même si elle tente de faire oublier ce dernier trait de caractère : on est toujours trop malin face aux personnes qui le sont moins que vous, et comme ces personnes sont immanquablement vos supérieurs, correcteurs ou professeurs – des emmerdeurs, quoi – il vaut mieux éviter de les vexer avec ce genre de considérations.

Du moins, c'est ce qu'on aurait pu dire d'elle avant. Avant tout, avant sa rencontre avec un semi-lycan particulièrement séduisant, avant qu'elle n'ait la mauvaise idée de quitter sa grêce natale pour les sombres méandres de Dark Light City.
Evidemment, il y a l'age ; en quarante ans, on change. Physiquement, pas vraiment ; son statut de lycan l'avait conservée intacte. Elle paraissait tout de même un peu plus mûre, plus fière, et avait troqué ses éternels jeans et pulls larges contre des vêtements pratiques en toile, faciles à enlever pour se transformer et que le sang ne tâchait pas trop.
Mentalement, elle n'avait pas trop changé non plus, du moins en apparence. Etonnamment, elle avait gardé cette belle innocence tachée de cynisme que son âge aurait dû lui faire perdre ; peut-être était-elle lycane depuis trop peu de temps pour avoir réellement accédé à la maturité qu'on aurait attendu à son age, ou alors la guerre lui avait apporté suffisamment de misères pour qu'elle décide de ne pas en rajouter en devenant amère et blasée. En revanche, elle était revenue plus sûre d'elle, plus affirmée, et les années qu'elle avait passées en humaine, à se cacher comme elle le pouvait des immortels et même de ses semblables avaient développé chez elle des aptitudes remarquables, dans le combat comme dans la fuite. Elle avait toujours été prompte à sauter sur la moindre occasion ; elle était maintenant devenue véritablement opportuniste, voire même franchement égoïste quand il ne s'agissait pas des rares personnes qu'elle prenait en affection. Cependant, elle qui avait toujours été solitaire avait appris avec la guerre et sa lycanthropie à faire preuve d'une fidélité à toute épreuve et d'un sens aigu de la solidarité : après tout, quand on a les mêmes emmerdes, il est normal de s'entraider, et la meute devait passer avant tout, aussi disséminée soit-elle. Avec mauvaise humeur, évidemment, mais quand même. Elle n'avait cependant jamais pensé à rejoindre le programme Shadow – soit qu'on ne lui ai jamais proposé, soit qu'elle ai préféré reporter ce genre de formalités à plus tard, mais elle aidait comme elle pouvait en guidant les nouveaux venus qu'elle pouvait trouver à l'occasion, ou en se joignant à ceux qu'elle pouvait soutenir momentanément, quelque fût leur objectif.



° Aptitudes au combat: Relativement développées bien que très personnelles ; après des débuts difficiles, la nécessité de se battre pour survivre a conféré à Juliette un réel talent pour la fuite, la protection, et, quand nécessaire, le combat, qu'elle préfère éviter mais qu'elle sait affronter quand elle le juge nécessaire.



°°‡•••‡°°


° Historique:

Ludvinia Petrova était en tournée avec la troupe de Moscou quand elle avait décidé de faire un détour par Kalambaka pour visiter les Météores. Malheureusement pour elle, elle avait crevé près d'un des monastères, et sa décapotable ne lui permettant pas de se protéger de la pluie qui tombait dru sur la route, elle avait demandé un refuge dans un des seuls bâtiments encore occupés. Les moines avaient rechigné, mais les plus jeunes d'entre eux n'étaient pas contre un peu de compagnie féminine, et Ludvinia était très agréable à regarder. Les conditions étaient parfaites pour que naisse Juliette, donc. On ne sait pas lequel des trois hommes de Dieu qui étaient passé cette nuit la par la chambre de la danseuse russe était le père, ce qui n'a aucune importance, puisqu'ils se sont tous suicidés par la suite – c'est ce que raconte la version officielle des faits, en tout cas. Et ce n'est pas la mère de la pauvre enfant qui pourrait dire le contraire, puisqu'elle mourut en donnant le jour à sa petite fille. On nomma l'enfant Pénée, du nom de la vallée où se trouvait le monastère, et elle prit le patronyme de Thessalie pour la région où elle était née – les moines de Kalambaka n'ont jamais été reconnus pour leur grande originalité. Mais Juliette s'est débarrassée au plus vite de son prénom pour adopter celui sous lequel tout le monde la connaît maintenant.
Elle apprit la danse en mémoire de sa mère, et reçu une culture religieuse exemplaire qu'elle s'empressa d'oublier en quittant ses tuteurs dès ses 18 ans. Outre la religion, on lui enseigna la peinture, la calligraphie, la rhétorique, et bien d'autres choses tout aussi désuètes et profondément inutiles à une jeune fille désireuse d'explorer le monde.
Le jour même de ses 18ans, elle fit ses adieux aux moines qui l'avaient élevé – emportant avec elle le ridicule héritage que lui avait laissé sa mère – et quitta Kalambaka, la Grèce, et même l'Europe, partant pour une ville dont elle avait vaguement entendu parler par des étrangers venu visiter son monastère : Dark Light City. Sans aucun diplôme valable en poche, elle eût toutes les peines du monde à entrer dans une université décente pour y étudier la littérature, et le peu d'argent que lui avait laissé sa mère ayant été englouti dans un billet de transatlantique – classe économique – elle dût très vite commencer à cumuler des jobs aussi instables les uns que les autres. Commençant par peindre les passants dans la rue, elle trouva plus tard un poste de serveuse à mi-temps dans un des bars de la ville, qu'elle délaissa quand un grand éditeur lui proposa un petit travail de nègre – payé au noir, comble de l'ironie. Bien vite renvoyée par le dit-éditeur quand un contrôleur judiciaire vint s'assurer que ses impôts étaient au clair, elle se mit en tête de se faire engager n'importe où, pourvu qu'on lui assure un salaire à peu près stable qui lui permettrait de temps à autre d'aller en cours. A défaut d'une telle perle rare, elle a par la suite été engagée temporairement comme remplaçante dans une troupe pour prendre la place d'un corps de ballet qui s'était foulé la cheville, trapéziste dans un cirque, cracheuse de feu – métier qu'elle délaissa lorsqu'elle mit le feu à son costume de scène – et diseuse de bonne aventure. C'est en déclarant à une employée humaine de Coecaedes qu'elle allait sûrement périr tuée par une bébète avec plein de poils qu'elle appris l'existence de races immortelles vivant dans la ville.
L'employée avait bondit, affolée, et avait décrété :

« Je savais bien que je n'aurai jamais du postuler dans un truc pareil ! Des vampires, des loups-garous... Maman m'avait dit de ne pas quitter la maison ! Merci, mademoiselle Irma, grâce à vous, je quitte mon boulot avant que ça ne me retombe dessus. »

La blonde aux talons hauts était partie en courant, son chignon s'effondrant sur ses épaules comme la Tour de Pise sur ses fondations, laissant une Juliette abasourdie. Des clientes barges, elle en avait eu, mais celle là mourrait assurément d'une cirrhose aiguë.
Cela dit, première arrivée, première servie, et si la folle de Coecaedes démissionnait, il y aurait peut-être une place pour elle.
Il avait suffit qu'elle parle des délires de sa cliente à propos de vampires et loups garous pour qu'on accepte de consulter son CV. On avait bien évidemment rapidement remarqué qu'elle n'avait pas cru un instant à ce qu'elle avait entendu, mais elle avait plu à tous ceux qu'elle avait rencontré sur place, et semblait suffisamment débrouillarde pour être d'une utilité quelconque à la société.
En attendant de trouver la fonction dans laquelle elle excellerait, on la nomma « femme à tout faire », ce qui lui convenait très bien. Elle occupait aussi bien la place de coursière que de secrétaire à l'occasion, ne posait pas trop de question – mais brillait dans l'art de laisser traîner des oreilles partout ( au sens figuré, bien sûr, elle était trop méticuleuse dans son travail pour renverser des oreilles n'importe où).
Les paris avaient commencé à circuler dans les étages où elle sévissait : quand découvrirait-elle la véritable nature de ses employeurs ?
Evidemment, elle la connaissait depuis longtemps, les-dits employeurs n'étant pas suffisamment inconscient pour laisser une ignorante dans les couloirs, mais cette question épique eût tôt fait de la faire connaître par la plupart des occupants des bureaux qu'elle visitait.

______________________


Et puis elle avait fini par le rencontrer. Elle ne savait toujours pas si elle devait maudire ce jour là ou non ; il semble qu'elle l'ait croisé pour la première fois devant une église – elle qui, athée depuis toujours, avait toujours été marquée par les lieux religieux, n'avait pas fait exception à la règle. Il avait dit s'appeler Roméo, pour la blague, et elle l'avait cru. Pas si longtemps que ça, tout juste deux mois. Elle était entrée dans une colère noire quand elle l'avait découvert, par hasard, et avait mis un temps fou à lui pardonner – et à cesser de l'appeler « Rom...heu, Reg » - mais elle n'avait jamais cessé de le voir.
Elle avait découvert ce qu'il était réellement bien plus tôt, en revanche, quand il l'avait sauvée des griffes d'une de ses semblables bien décidée à se taper un steak dans sa cuisse. Un lycan. Ou non, un semi-lycan, ce qui avait d'ailleurs posé pas mal de problèmes. Ils avaient bien pensé à la transformer, mais Reg n'avait jamais voulu confier cette mission à une tierce personne, et lui même avait peur des résultats qui pourraient être obtenus s'il le faisait lui même. Et puis, elle mettait un point d'honneur à ce qu'il ne se passe rien de charnel entre eux, et autoriser le jeune homme à la mordre sauvagement risquait d'écorcher sévèrement ce principe.
Personne n'avait jamais réellement compris ce qui s'était passé entre eux ; ils étaient liés, d'une manière ou d'une autre, mais elle même ne savait pas ce qu'elle attendait de lui, ce qu'il attendait d'elle, et si enfin ils étaient cousins, frère et soeur, amants, tête de turc ou juste amis. Elle devait tenir un minimum à lui, non, pour être restée alors que la guerre avait été déclarée ? Parce que franchement, être humaine, en plein milieu d'immortels, alors que ses semblables avaient décidé de les éradiquer, ça n'avait rien de très sécurisant.
Mais il ne devait pas y avoir que ça qui l'avait poussé à rester. Parce que quand il était parti, elle, elle avait décidé de rester.

____________________

Juliette était avachie sur un matelas exhibitionniste qui avait renoncé à toute pudeur depuis longtemps et montrait au tout venant ses ressorts et son rembourrage - plus tout neuf, d'ailleurs. Être avachie était devenu la principale activité de la jeune femme, qui n'osait plus pointer le bout de son nez à l'extérieur depuis le début des conflits, et elle s'y adonnait avec beaucoup d'application, sans que la motivation soit réellement là. Elle allait tendre le bras vers un roman que son Roméo avait eu la gentillesse de lui ramener pour meubler ses heures d'ennui quand une succession de coups frappés sur le panneau de bois qui la séparait du monde extérieur la tira de sa torpeur. Trois coups, un intervalle, un coup, puis deux : c'était lui. Enfin quelque chose pour la distraire ! Elle jeta un coup d'oeil à son reflet dans un miroir tâché de moisissure, jugea que l'ensemble était catastrophique et tenta de se redonner un peu d'éclat en mettant de l'ordre dans sa longue chevelure et en troquant le jean informe qu'elle portait depuis une semaine déjà contre une jupette non plus fringante mais tout au moins plus propre. A peu près satisfaite de son apparence, et jugeant qu'elle ne pourrait faire attendre son ami plus longtemps, elle sautilla vers la trappe et ôta l'énorme cale de bois qui la maintenait fermée. Le panneau pivota vers l'intérieur, dévoilant Reg en plein dépoussiérage.
Il s'arrêta immédiatement, lui accorda un sourire et continua à donner quelques tapes à son pantalon pour donner le change.
Ah, Reg... toujours aussi rafraîchissant. Il avait eu l'air de se poser beaucoup de questions avant de se décider à continuer de se bichonner. Enfin, bichonner était un bien grand mot, il devait être aussi présentable qu'elle, c'était dire... Mais en ces temps difficile, l'apparence ne comptait plus vraiment.
Elle s'écarta promptement du passage en se souvenant que d'une part, il ne pourrait pas passer tant qu'elle encombrait les quelques marches qui menaient au sous sol, et que d'autre part, il était parfaitement placé pour admirer le décolleté de son débardeur qui baillait le plus indécemment du monde - qu'elle idiote, aussi, de ne pas l'avoir remarqué plus tôt ! Il se faufila à l'intérieur de sa cave personnelle, aménagée avec beaucoup de goût - et de vieux machins trouvés lors des objets encombrants qui ajoutaient au plus pur style glauque-décharge de la pièce - et elle pu apprécier pleinement la présence du seul être vivant qu'elle avait eu le plaisir de côtoyer ces derniers temps. Excepté les rats, bien sur. Se demandant, comme à chaque fois qu'elle se retrouvait en sa présence, comment lui dire bonjour, elle finit par le serrer brièvement dans ses bras et se recula tout aussi précipitamment avant de déclarer avec un sourire : "Salut, ça fait plaisir de te voir, mais tu aurais pu prendre une douche avant, quand même, je ne sais pas si tu as remarqué, mais tu es couvert de poussière... »

Il se laissa faire lorsqu'elle le serra dans ses bras, et s'empressa de lui plaquer un gros bisou sur la joue en retour. Il grimaça lorsqu'elle fit allusion à la poussière, qui, il était vrai, le recouvrait de la tête au pied.

"Tu devrais te regarder ma belle, tu n'es pas plus présentable que moi, d'ailleurs..."

Il eu un demi sourire grivois et fit glisser son regard le long des jambes de sa camarade pour remonter jusqu'au corsage:

"Si on mélangeait nos poussière un peu, non?"

Ben voyons, un allusion perverse. Quelle idée aussi de quitter le confort sécurisant d'un jean pour une aussi ridicule jupette ? Un morceau de tissu riquiqui qui ne cachait rien du tout ? Elle l'avait bien cherché, elle devait se l'avouer, et il n'y avait pas que son inconscient qui avait parlé lorsqu'elle s'était changée. Elle avait beau répondre invariablement la même choses aux avances plus ou moins dissimulées de son ami, elle les guettait et les attendait avec impatience, et se plaisait à les provoquer lorsqu'elle avait peur de les attendre un peu trop longtemps. Ce qui ne l'empêcha pas de répliquer aussitôt :
"Non, merci, on risquerait d'en mettre sur le tapis et ça m'embêterai, je viens de faire le ménage."
Elle désigna une carpette élimée, un peu moisie et mangée par les rats qui ne devait pas pouvoir être plus sale avec un air innocent d'autant moins convainquant qu'elle était encore rouge de confusion après le bisou plaqué sans la moindre sensualité sur sa joue.
Finalement, décidant de jouer les hôtesses respectables, elle déclara :
"Je t'offrirai bien quelques rafraîchissements, mais j'ai peur de n'avoir que du thé. T'en veux ?"
Joignant le geste à la parole, elle changea l'eau contenue dans une casserole défoncée, jetant l'ancienne dans une bouche d'égout ouverte à même le sol, et posa l'ensemble sur un petit réchaud à gaz qu'elle alluma. Elle se tourna de nouveau vers lui et demanda :
"Que me vaut le bonheur de ta visite ?"
Reg répliqua du tac au tac, entraîné par des mois de ces incessantes et si distrayantes joutes verbales :
"On peut se mettre à côté du tapis si tu veux."

Juliette réfléchissait à ce qu'elle allait bien pouvoir répondre à Reg tout en sifflotant entre ses dents une chanson qui lui trottait dans la tête ces derniers temps, une mélodie suédoise des années 80  somme toute assez déprimante... "Caaaarrieeee, Caaarrrieee"... Elle le regardait du coin de l'oeil ce faisant, l'observant triturer ses lacets de pull avec un malaise presque palpable. Et ben, qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Il n'était pas du genre à s'embarrasser pour un rien...
Puis il lança d'une traite ce qu'il devait avoir sur le coeur depuis qu'il était arrivé ici, depuis qu'il s'était mis en chemin pour venir la voir, même.

"Je ne sais pas comment te l'annoncer. Autant faire simple tu me diras. j'ai reçu des ordres et je vais rester absent un moment. En fait... Je dois quitter la ville... Je pense que tu peux sortir de ta cachette maintenant, il suffit que je t'accompagne et si tu précises que tu es fidèle à notre cause ils sauront te protéger là bas, au QG. Bien sûr il faudra que tu prennes garde aux autres mais..."

Il allait partir. Elle ne s'arrêta pas immédiatement de remuer des tasses et des cuillers, mais se raidit instantanément. Mince. Il ne plaisantait manifestement pas. Elle se tourna mécaniquement vers lui pour s'en assurer, mais sa mine était résolument sérieuse, et il paraissait réellement embarrassé. Et merde.
Décidant de ne pas se concentrer dans l'immédiat sur ce qui la tracassait vraiment, elle éluda :
"Je ne pense pas que je vais sortir d'ici tout de suite, tu sais. Pas vraiment le bon moment. Sans toi, je ne sais pas ce que le QG va bien pouvoir penser de ma venue."
Sans toi. Les mots étaient lâchés. Merde de merde.
"T'es pas cool, quand même, qui est-ce qui va m'apporter à bouffer, hein ?"
Un pauvre sourire vint couronner la réplique. Pitoyable. Le seul véritable ami - voire plus - qu'elle ait eu depuis le départ de son vieux monastère pourri partait, pour l'inconnu, pour se mêler aux pires ennemis de sa race, et ne reviendrait probablement pas, ou alors quand elle serait déjà morte et enterrée, et elle parlait de son garde manger ? Elle avait beau se connaître, elle n'en revenait pas.
Elle se tourna de nouveau vers son réchaud ou l'eau frémissait pour s'occuper les mains, remplit les deux tasses en silence, y glissa des sachets de thés et tendit sa tasse au jeune homme en tentant de dissimuler le tremblement de ses mains. Mais quand elle croisa son regard, la porcelaine se mit à s'entrechoquer de plus belle, et lorsqu'elle eut parcouru les quelques mètres qui la séparaient de Reg il ne restait plus rien à boire. Elle posa sagement les deux récipients comme si de rien était et dit timidement :
"Tu vas me manquer. Essaie de ne pas t'éterniser, hein ?"

Il la regarda, l'air complètement perdu, puis finit par faire deux pas, couvrant la distance qui les séparait, et la serra dans ses bras, la gardant contre lui comme s'il ne comptait jamais la lâcher. Sous le choc, Juliette ne pensa pas une seconde à le repousser en plaisantant comme il était d'usage entre eux deux. Ca ressemblait trop à un vrai adieu pour se permettre de gâcher un moment pareil qui ne se reproduirait sans doute jamais. Pourtant il desserra finalement son étreinte et, les mains sur ses épaules l'écarta de lui en cherchant son regard. Il lui pris le visage entre les mains, l'embrassa encore une fois sur la joue et s'écarta à nouveau.
"Je reviendrais, ne t'en fais pas. Je dois y aller"
Il se dirigea vers l'escalier sans ajouter un mot, la laissant plantée là. Il eu une hésitation juste avant de gravir les marches, et finalement se retourna avec un sourire: « je te rapporterais des oranges ! »

________________________


Ca n'avait pas vraiment arrangé ses affaires, évidemment. Tant qu'elle se baladait avec un semi-lycan, membre du programme, en plus, personne ne lui posait trop de questions gênantes, on tolérait sa présence à défaut de l'apprécier, et elle ne risquait pas grand chose. Mais maintenant qu'il était parti, la donne avait changé. Elle se déplaçait de préférence en plein jour, pour ne pas se faire surprendre trop facilement, et toujours furtivement ; elle avait appris où se cacher, où trouver à manger et comment ne pas attirer l'attention sur elle. Elle aurait tout aussi bien pu partir, rien ne la retenait, mais cela aurait été rejoindre le rang des autres humains, ceux qui voulaient la destruction des immortels, et elle doutait d'être bien accueillie là-bas, de toute manière. Elle avait passé trois ans en compagnie d'un lycan, au service de vampires, et ne comptait de toute manière pas se retourner contre ses anciens alliés.
Il ne restait plus qu'une solution : la transformation. Vampire ou louve, peut importait, il fallait qu'elle s'en occupe au plus vite, avant d'être utilisée comme amuse gueule. Le problème principal résidait dans la manière de se faire mordre. Elle doutait qu'un immortel la laisse parler suffisamment longtemps pour le convaincre de ne pas la tuer mais de la transformer.
Une opportunité se présenta finalement à elle, alors qu'elle se baladait au milieu de décombres à la sortie de la ville, à la recherche de quelque chose de comestible ; elle était tombée dessus par hasard, presque au sens littéral du terme, et avait immédiatement détourné la tête pour vomir à son aise. Le loup qui gisait là, à moitié redevenu humain, mais encore copieusement couvert de poils, avait perdu un bras, une partie du pied et son ventre était ouvert sur une bonne trentaine de centimètres. Des mouches avaient commencé leur travail de fossoyeurs, et le tout, sous la lumière du soleil, empestait singulièrement. Mais par un coup de chance, la créature respirait encore. Faiblement, irrégulièrement, mais elle vivait.
Juliette savait comment procéder, ils en avaient parlé avec Reg, lors d'une de leurs nombreuses discussions sans queue ni tête, et elle s'agenouilla aussitôt aux cotés du mourant.

« J'abrège tes souffrances si tu acceptes de me contaminer, l'ami. Je suis de votre coté » avait-elle inutilement précisé en croyant voir une hésitation dans les yeux vitreux de l'animal.

Le loup avait vaguement acquiescé, et usé de ses dernières forces pour contaminer la jeune femme. La transformation avait été bien plus douloureuse qu'escompté, et elle ne s'en serait sans doute jamais remise sans une nouvelle intervention du hasard.
Elle s'était évanouie de douleur en fermant les yeux sur une étrange silhouette blanche qui sautillait entre les bâtiments en ruines, et les avait rouverts près d'une semaine plus tard, affaiblie, fiévreuse, mais toujours en vie. La fille en blanc était toujours là, mais elle ne sautillait plus. Elle crut vaguement la reconnaître dans son délire, mais comment pouvait-elle se souvenir précisément de cette journée ou elle avait failli se faire dévorer par la lycane, après de si douloureux changements ?
Toujours était-il que Sheena n'avait plus l'intention de la manger, cette fois. Elle lui apporta au contraire de quoi se nourrir – Juliette avala le tout sans se demander ce que c'était, par précaution – et la soutint durant les jours, les semaines, voire les mois à venir, jusqu'à ce que la jeune louve qu'elle était devenue réussit à se maîtriser. Puis, quand elle jugea que Juliette n'avait plus besoin d'elle, elle repartit, comme elle était venue, sans que la jeune femme puisse prononcer la moindre objection. Sheena était apparue comme dans un songe, et son départ marqua le réveil de Juliette.

Elle se rendit compte en se mettant à fréquenter d'autres garous que les circonstances de sa métamorphose n'avaient pas été idéales, loin de là. Sa lycanthropie était devenue une sorte de dégénérescence qu'elle ne contrôlait que difficilement, et il lui fallut toute l'aide de ses pairs pour réussir à devenir un loup garou digne de ce nom. Il lui arrivait encore de perdre tout contrôle lors de ses transformations, si elle n'avait pas pris la peine de les préparer avec soin ou qu'elle venait d'éprouver une émotion trop vive.
A force de se reposer sur les autres, elle avait oublié ses instincts solitaires que sa contamination avait déjà bien entamés, et elle sût petit à petit se rendre non pas indispensable - qui l'était réellement dans ces temps de crise ? - mais tout du moins utile et efficace et se portait toujours volontaire, quelque soit la mission proposée.



°°‡•••‡°°



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MessageSujet: Re: Juliette Thessalie   Juliette Thessalie EmptyVen 18 Sep 2009, 02:55

Et hop! Fiche lue, vérifiée, et validée!!
Tu peux aller t'amuser! ^^
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Juliette Thessalie
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